Le périple des Gwadars _ SismiK_chapitre 5

Les sabots des chevaux soulevèrent une poussière fine sur la route pavée qui formait des panaches visible de loin. Les marchants, en chariots, se mettaient sur le côté pour ne pas ralentir une troupe particulièrement véloce. Ils n'osaient leur barrer la route d'autant plus que la direction prise est peu appréciée.  En effet, les montagnes de la porte des abysses jetaient une aura funeste sur toute la vallée de battlefield.

Fanfoué, leva la main pour indiquer un arrêt pour les montures et se désaltérer. Sa tenue de route enveloppante masquait ses formes gracieuses qui invitaient à la douceur. Malheureusement, son visage déterminée et sérieux, n'avait jamais plaider en sa faveur.

Dégageant, sa capuche, elle porta sa gourde à ses lèvres sèches puis se tourna vers Cap qui s'approchait vers elle, en époussetant sa cape poussiéreuse. Le visage fermé du grand guerrier annonçait un dialogue tendu.

-Nous faisons une grosse erreur de continuer vers l'abbyss Tur. La garnison de battlefield ne laissera pas entrer dans ce monde.
-Tu te trompes, j'ai un sauf conduit de l'académie et du temple.
-Comment tu l'as eu, demanda Chiva curieuse.
-J'ai rusé, Chiva. J'ai prétexté de faire des expérimentation sur des chimères pour mettre au point un sort évolué de purification et que le meilleur des endroits pour trouver des cobayes est d'aller dans les premières salles du labyrinthe souterrain des abysses.

Cap jeta un regard désapprobateur sur la magicienne tandis que Chiva pouffa de rire.

L'arrivée de Gwadafan et de Tipunch vers le petit groupe mit un terme à l'échange.

-Nous n'avons pas assez de potions, fan. La magie est tellement instable que je n'arrive pas à faire les synthèses et j'ai tellement peur d'aller trop loin, je ne...
-Tranquille, petit frère. Tu fais très bien. Lança Fanfoué.

La magicienne était toujours soucieuse de l'état mental de Gwadafan. Son empathie avec le monde des esprits lui donnait une formidable réserve magique mais le rendait sensible à tous les soubresauts de Milenis.

La troupe redémarra vers la ville fortifiée de Battlefield gardé par l'ordre des prêtres templiers. Une garnison d'élite comprenant les bretteurs les plus aguerris et les moines les plus rompus dans les arcanes. Cette présence avait attiré l'implantation des marchants en arts magiques et reliques les plus aventureux. En effet si le gain était réel, le risque de se faire dévaster par une apparition était non négligeable.

-Arrêtons nous à l'auberge suivante pour prendre des infos sur l'état de la porte déclara Tamarra.

La guerrière pénétra dans le pub et vit immédiatement que quelque chose n'allait pas. A la place, de conversations animés et de chants de gloire, un silence de mort et des chuchotements règnent dans la salle.

-Partez, noble amazone, dit le tenancier à Tamarra. Votre vie est en danger ici.
-Comment cela ?, répondit la jeune femme.

Un guerrier immense habillé en prétorien, se leva et se dirigea vers Tamarra.
-Vous êtes qui, Madame ?
-Je m'appelle Tamarra, je protège une magicienne mandaté par le temple et l'académie.
-Je suppose qu'il s'agit des Gwadars, Fanfoué, Gwadafan et Tipunchla. J'ai été prévenu.   Au fait, je m'appelle Caesar Saiberius, lieutenant de la garde et je souhaite leur parler

Tipunchla vit sortir le duo et héla, fanfoué, Cap, chiva et Gwadafan
-Bonjour dit Saiberius, je souhaite parler à la magicienne Fanfoué.

Fanfoué se tourna vers le templier mais des vibrations lui fit perdre l'équilibre. Le sol de déroba  sous ses pieds et elle parvint à peine à se mettre en retrait derrière son cheval. Elle cria un cri d'effroi quand elle vit Tipunchla disparaître dans le trou formé. Mais elle fit un geste de surprise quand son frère remontant par le cable d'une flèche grappin sortit en courant vers la sortie de la ville.

-Fuyeeeeeeeeeeeeeeeeez, s'écria-t'il. Pour répondre à ses échos, une cabane se pulvérisa dans un tourbillon de crocs. Une tête gigantesque d'un ver des ténèbres s'éleva dans le ciel assombri et se dressa pour frapper le premier venu.

- Formation tortue, hurla Cap. Aussitôt, les boucliers se dressèrent pour protéger les lanceurs de sorts tandis qu'un halo doré environna le petit groupe.

-C'est pas croyable, un vermiculis major déclara Saiberius. Je n'en ai pas vu depuis au moins cinq ans.
-Nous devons frapper l'interstice des écailles pour l'affaiblir dit Cap. C'est notre seule chance.
-Pftt, comment veux tu toucher un espace de 1 cm entre des écailles épaisses de 10. Autant lui envoyer des biscuits, répondit Tipunchla.

L'attaque du ver fit voler en éclat le mur magique et le groupe de guerriers recula d'un mêtre. Les éclats de bois et de métal des pavois chauffés à blanc par les crocs en rotation donnaient l'impression d'être dans une fonderie.

La prochaine attaque serait la dernière. Les guerriers avaient les membres endoloris et les magiciens haletaient d'épuisement.

Le monstre, furieux de ses blessures infligés par les lames affûtées et les météorites, se dressa de  sa taille gigantesque. Masquant le soleil, le bourg fut plongé dans les ténèbres soudaines.

Tous animés d'une volonté farouche, les aventuriers préparèrent leur dernières attaques et sorts pour une ultime action. Le vermiculis se lança vers eux à une vitesse folle et s'immobilisa à deux mètres du carreau d'arbalète de Tipunchla.

-Comment se fait-il. C'est un stun majeur qu'un mage de haut niveau peut seul lancer dit Gwadafan.

Pour répondre à l'interrogation de Gwadafan, une sorcière portant un sceptre ouvragé et une robe pourpre se présenta pendant qu'un trait de lumière violette disloqua un segment du ver berseker.

Frappez de toute vos forces, s'écria Cap et un déluge de lame, de flèches et lumière enveloppa le monstre. Ce dernier siffla un son strident pour disparaître dans le trou béant qui se combla de matériaux.

-A qui je dois la vie, demanda Fanfoué, le visage épanoui par le soulagement.

La magicienne pourpre et l'archère lui sourirent.
-Nous sommes Camilias et Vanilles. Nous venons en avant du contingent des Olympus pour renforcer la défense de la porte des abysses.

Cap, en retrait lança une missive mentale à la Chef de la compagnie Saphir.

« Azielle, la situation de l'abyss Tur est délicate. Envoie nous des éléments de Saphir pour épauler la garnison locale et les Olympus qui arrivent aussi. »

Tipunchla, sourire au lèvres, parcouraient au milieu des combattants qui se pressaient dans la rue. Il n'avaient jamais vu autant d'armes aussi puissantes et ouvragées. Seuls des héros de longue date pouvaient collecter des équipements pareils.

- Tip, veux tu que je te montre les capacités de mon épée épique. Le jeune archer se dirigea vers la belle guerrière répondant au nom d'Eowin.